et moi qui sentais la vérité de la terre et du feu je m'imaginais
un oiseau une attente une direction
je m'attendais au seuil d'une mémoire
tremblement de la terre et du feu
je m'attendais comme si j'étais toi-même
l'absence toujours la brûlure toujours
quasi-atmosphère
comme si j'étais toi-même revenant à l'envers
et malgré tant de soleils
combien de soleils?
combien de soleils et de brumes puis-je boire en m'attendant au centre ville où les mémoires nidifient tressant les cheveux du bruit des machines autour des jardins ?
où les fleuves sentent l'odeur brutale des jeunes filles en fleur
en fruit en fleur en fruit en l'air en chair en os en l'air en fleur?
et moi je m'éloignais de la coupe que tu lèves si haut
jusqu'au ciel au-delà de tout oiseau possible
et néanmoins tu comprends comment on approche le seuil
je m'désirais tellement être la coupe de ton liquide
la coupe se versant sur la poitrine et l'infini des lèvres la cruauté des lèvres
la coupe débordante où le rituel du chocolat chaud commencerait
je me posais une question: jusqu'où ira-t-elle l'intensité de l'avenir
et du devenir
dans notre bouche
l'une la seule l'unique bouche?
je me répondais et je me cultivais une sage réponse un chemin une vocation
à la limite des forces au bout des forces à l'envers des forces
comme si j'étais toi-même la sagesse de la réponse
qui suffirait qui comblerait qui remplirait
je m'écrivais une lettre très transparente comme si j'étais toi-même
capable de la nudité qui aveugle qui explose qui saigne
combien de soleils puis-je ensemencer pour nourrir la chair du chocolat noir?
ceci est mon corps mon vrai corps où je m'attendais moi-même
dans ta langue ta gorge ton intime sensation d'avoir faim et de réussir la vie
qui dévore tendrement le noyau du corps au-delà des cinq sens
toujours impuissants devant l'odeur brutale des jeunes filles
buvant le chocolat chaud à la source à l'ombre tropical sur le seuil de comprendre
et je me cherchais moi-même comme si j'étais Toi
absolument pleine lune sous les volcans de la ville
qui frémissent comme les coeurs comme les portes comme les livres
je me croyais capable d'avenir malgré l'heure avancée
les fleuves s'écoulent dans la nudité infinie des baigneuses des femmes-fontaines
qui surviennent qui jaillissent qui promettent
ici femmes-fontaines cruellement vraies et ailées en haute mer
fondent la demeure et le passage
fondent les alcools des fruits et des fleurs et des questions
aussi le chocolat sacré vivant en chair et en os commencerait la fusion
un soir d'aventure
No comments:
Post a Comment