Tuesday, May 21, 2013

Souffle

Souffle à contre-parole. Ton pas.
Tes chevaux écrivent le sol pourquoi.
silence des mains cherche l'abîme.
une seule fois. ultime vague. une voile.

oiseau de trop tard. mange la clé de Néant.
un arbre sera le printemps de notre sang.


Verbe d'abîme

Soir, matin, premier jour.
Vol vers le secret, Tu.
Angle du signe, où Souffle
Verbe de l'abîme. 
Débouche sur chant.
Chant brûle la peau.

Ton Poème touche ma Langue. 


Sunday, May 19, 2013

feuille volante 1

feuille volante.
prière d'insérer au coeur du premier jour. 
ou livre pour un seul cri venu du fond du matin. le nouvel automne de demain. je traverse l'angoisse à la nage. la porte du Temps est trop chaude pour notre peau.

soir, matin. premier jour encore.
le matin s'ouvre sur un autre matin et sur l'Autre, jusqu'à l'océan, le soir, encore.
tu traverses l'angoisse à la nage, aussi. 
il faut descendre l'Obscur et son fleuve, pendant le reflux du fond sur la peau.

du fond vient le chant. j'y fus.
mes lèvres touchèrent le fond 
et apprirent à chanter. 

cette feuille tombe de moi. 
je souffre ici les ténèbres contre ma langue.
la nécessité de naître 
secrètement en voyage.

le chant touche le fond. 
seul le fond ouvre le chant. 


feuille volante 2

feuille volante.
prière d'insérer 
au milieu de l'effort de se comprendre soi-même.

un appel une onde une neige nocturne. 
un manuscrit  une crue un mur brumeux. 
l'instant tombe sur moi, Eclat de l'Inconnue.

la vie parle, si proche du vertige qui incurve le temps, autrement. 


Monday, May 13, 2013

feuille volante 3

Feuille volante, prière d'insérer: 
le souffle cercle et recercle l'océan.

nous parlons de songe, de vie-en-songe, de dedans.
c'est le Temps de l'éclair, le nu perdu occupe nos oiseaux.
le songe rêve de nous, cyclique. les ailes du secret touchent la fission. 

la clarté rentre dans ce Livre ou dans cette Forêt que je désire en suspens avide


feuille volante 4

feuille volante. prière d'insérer avant l'égarement du Livre Neuf. 
nous sommes ici le Temps et le chant du matin qui vient de mer, traverse les dunes, monte les chambres, inonde le Livre Neuf où la vapeur et l'écume recommencent la chair nue. 
nos mains sont la crue maritime, éparse douleur  de métamorphose. 

feuille volante, prière d'insérer ici: traces de cri natal. un oiseau sous terre et un oiseau sur terre chantent la pluie et les semences que nous sommes. 

L'amour prophétise. 
Eros parle toutes les langues de Psyché. 
Le feu reprend l'Espace. Le Nom se tait. La fleur donne. 

Eros, permanent quasi-reflux de l'été sur l'abdomen des fruits. en nous et hors nous, animaux débordant d'abîme et d'abandon. 
l'atmosphère de la femme nue explose les pierres du monde en vapeur de peau, verbe en fleur, qui se fera. 

Eros reconnaît le visage de Psyché au bord de la Folie, par ses éclairs rose au fond des yeux.

Eros déchire tes nervures tes vertiges de feuille volante qui dans la brume matinal devient chemin.

Nous vivons au coeur de la Soif jusqu'à la crue nocturne. promesse de pluie à l'infini: les amants sont inventifs en écrivant son sang nomade. un chant pleure une même vague qui vient des signes amoureux depuis l'humus. nous sommes les passagers qui font et défont le bleu sur bleu pour boire de ton désir sous-marin, femme nue, Future plage où il faudra naître. l'océan saigne notre écume de nouveaux-nés. la douleur du seuil est toute la mer haute en nous hors nous, oscillation d'aimer.
lèvres de femme nue sur les sables.

prière d'insérer une vague atlantique debout à la Porte de ma soif absolue de femme dénouée pleine d'éclosions sans refuge. je t'appelle la mer haute, ma chair de minuit-midi, ma solitude de fauve immense aux confins de cette écriture-brûlure qui renverse l'amphore du vin Originel. 

vin flamme argile 
chair de feu navigateur 
qui parle toutes nos langues écarlates.

feuille volante, respirant d'autre songe, habillant de sucre de chaos la femme qui ouvre cette nuit. 
prière d'insérer mon angoisse du Désert sous ta langue de femme nue qui frappe cette nuit mon ouvrage. 



Wednesday, May 8, 2013

feuille volante 5

Feuille volante de nu perdu. Prière d'insérer.

Ici, urgence éparse, ma douleur, ton manuscrit. 
les mains saignent cristallines sur les angles des ailes que nous désirons tellement égarés jusqu'aux dunes extrêmes.
Ici, où l'énergie de rompre le cercle accepte une brèche au coeur.

Prière d'insérer. cette feuille arrachée. prière d'insérer entre les lèvres d'autre bouche ce nu perdu, qui souffre du vide fragile en cette fumée de chair et de rose qui se fera 
corps à corps. 
les lèvres imposent la nuit soudaine, 
une poursuite sans trembler. 
les lèvres nomades souffrent plus que tous les rossignols matinaux entre les épines et les mélancolies d'Autre Ombre. la salive de fontaine que nous sommes ici-bas répète le ventre altéré de nous. vapeur chaude. ta langue dans ma bouche. Chaos se courbe sur les prédateurs et dévore Tout.

Feuille volante de femme nue voltige autour de la Furie maritime. Prière d'insérer l'écume de ses vagues ici sous mon sein. Je frappe les eaux en moi de ta force pourpre.
La flamme angustifolia passe et surpasse, alliance de néant, noyau de ventre. 
tellement étroites les feuilles de notre course brillent comme les larmes de la blessure et de l'usure impuissantes. soir, matin, les feuilles montent dans la nuit de ton corps encerclé de symboles.
soir, matin, les clameurs transpercent ce feuillage qui frémit en nous, galop secret continu de souffle-à-venir. 
prière d'insérer ici la foudre.
 l'arc, le cri, l'alarme de l'amour nous enveloppe. soir, matin, ton approche touche le nu perdu, une lune qui creuse l'exil et le lit des amants. 

prière d'insérer des ailes sous le vif du mystère, nu perdu. 
je t'aime, rage des vents serrée entre nos bouches qui cheminent vers les fluxions des sources. 
Le fond éclate. La page déchire. La parole abandonne. La peau frappe l'infini incompris, Toi. 

Le nu perdu s'enflamme contre les ténèbres, encore au sommet, chaude écriture captive de la floraison intermittente, Toi. 
je t'offre ma Folie et ses lois qui boivent les oiseaux entiers, ici-bas, pendant le combat.
mes lèvres souffrent neufs tellement et suivent ton chant fugitif. 

La densité de la porte frappe ici notre soleil qui se fera de feuilles propres à nous. L'Un de la foudre et du sang. De retour les mains brisent l'effroi. nous sommes les pentes du songe même qui ose l'Orbe sans voile. les mains sur les seins transpirent orientales. 

La nuit errante au bord des falaises chute sur midi-minuit. Et nos famines sonnent le vol ardent. les ailes touchent le centre autour de néant, combustion de tous les cris qui poussent l'aube contre l'aube elle-même, feu-contre-feu, nos oiseaux débordent tellement ici-bas, notre plexus de catastrophe. synthèse vaste d'un rapt natal.

l'arbre sanguin garde nos oiseaux. 
Toi, mon fruit, unit et désunit les danseurs aux insomnies. 
la vie attire l'orage pour déchiffrer la foudre intime. le plasme de tous les animaux accélère nos artères de lune convulsive, Toi. 

Mange dedans cette langue d'hémorragie.
Le noeud serre le Temps: corps à corps. 
Vapeur d'étreinte écrit les lignes du torrent
un lit pour l'amour cruel, que nous touchons

Respire mon sel, pollen de Chaos


Tuesday, May 7, 2013

feuille volante 6

Feuille volante rédigée très tard, après tout Autre fontaine, pour Toi, mon poème de fièvre.
Prière d'insérer le matin entier ici. les doigts cherchent la bouche, glissent d'une lèvre à l'autre. la langue s'étrange de silence animal.

entretemps s'ouvre le cheval et sa quête. nous sommes la nuit qui tourne le moteur de néant au centre. l'angoisse d'un saut suffit à la réalité, sans écriture. parole dénuée de source. Je n'est pas là. le hasard est plus intime que la terreur d'une éclipse de soleil, dehors dedans.

ta main est une feuille volante. un symbole d'Autre secret.
tendresse angustifolia, la nuit est tellement étroite entre tes lèvres.
le péril tourne l'approche de soif. j'aime le péril du neuf qui séjourne ici, maître du feu et du souffle. le vent féconde mes animaux. tu parles d'absence maritime, parles du retour sauvage, du loin et du proche, jusqu'au Chant...



Monday, May 6, 2013

feuille volante 7

j'écris sur la feuille mon Désir-à-l'oeuvre. et la forêt s'envole vers Toi. je plonge mes fruits dans ton volcan. il faut brûler d'autre commencement. je me souviens de l'arbre qui s'attarde sur l'inachevé. vide mûr s'écoule mon repos monte tes degrés intérieurs tellement. les possibles désirent ici incendie sans patrie. histoire extrême d'oublier le lieu et les muscles du monstre du retour. 

Ne pas retourner, ne pas revenir. je veux dire la transpiration de mon Unique Absolu, le vent nécessaire entre les bouches libres qui désirent naître dans la mer.

au commencement, le précipice de la source. je suis le poème du tourbillon. tu appelles une abondance de flux qui dit l'Originel qui passe et surpasse les eaux. il navige la mer à la source de ton Nom, tant de chair déchirée contre l'écume propre de chaque tour. il faut la clé du Nom, tant de chair, tellement étroite, épée à la limite. le fleuve cache ton ventre. j'écris sur la feuille tes lèvres submergés.
j'accumule l'ébauche du tout infini qui frappe les navigateurs. je t'aime folie nocturne, j'apprends  une violence chez moi, la beauté de passer, surpasser, le monstre demi-dieu qui affirme la poussière du soleil qui sera le pain et la fraction du pain. 
   
feuille qui sait le poème de la nudité auprès de la nudité. cet approche qui mène le néant du vide jusqu'au ventre du Fragment féminin. feuille qui vit sans pourquoi.
feuille qui maintient le vertige sacré entre vert et non-vert, feuille qui respire et embrasse mes poumons sans pourquoi ni parole, cette nuit, tellement limite. 
feuille qui dit l'autre langue du séjour dans l'irréel. feuille qui organise le vent et son énigme comme une forêt sous la pluie.
feuille qui appelle de ne pas encore. de ne personne. de ne rien. et où cette fugue? où cette demeure de prophète? où la Furie et l'Urgence de tendresse? 
j'écris de mon sang un désir d'osciller. je suis la feuille volante. qui arrache les mains du manuscrit. autre langage de montagne habite cette poésie humide, à la recherche de tes lèvres qui obligent la parole à souffrir au milieu de néant, à la limite d'une racine qui pleut depuis la première plaie. 
j'écris sur la feuille le mouvement qui délire notre abîme. qui rêve d'autre peau de femme tellement à-naître-contre-courant. feuille qui jete des lèvres dans cette chair ou symbole de chair rêvant d'être-et-ne-pas-être le manuscrit, le secret au bord de mer, Toi. 
disparition de chair sur les mains rêvant d'autres nervures possibles au coeur d'une poésie qui marche toute la nuit envers l'obscur désir de rêver plutôt qu'être-et-ne-pas-être secret de source. je t'ouvre la peau de mon devenir, je t'écris cette bouche sans terre ni chemin sur terre. 
la bouche à l'abri du feu et du poids infini de Chaos. ton sentier boit mon sable. nous sommes le signe, épreuve de l'étranger Originel, le souffle qui brûle tellement.