Péril vital nécessaire : le danger qui coule de source

vivre dangereusement - poitrine contre poitrine dans l'air 

créer dangereusement - feu contre feu dans l'air

aimer dangereusement - bouche contre bouche dans l'air

le péril vital nécessaire brise de diamant de chaque Instant

il pleut : pluie-d'oiseau-volcanique

il pleut : je demeure dans l'air 

sur les fleuves débordant leurs flammes 

sur les rives sur les arbres sur les révolutions

 

le corps des villes sous la grande crue et le grand incendie

s'inquiète et s'apaise : c'est le rythme de la respiration

 

si la fureur de vivre est une fureur qui coule de ma source

une fureur de créer  une fureur d'aimer  une fureur de comprendre

alors la vie est la nécessité de poésie : oeuvre-de-chair où le vertige brûle 

l'indéfini brûle ici 

au fond

ma peau mon seuil contradictoire

mes semences demandent à mon insu plus-que-feu  

mes fruits brûlent ici

pendant la respiration-combustion

le grand incendie travaille dans les veines de la poitrine

les seins toujours si jeunes appellent le péril de naître

nos bouches tâtonnent sur les fleuves débordant leurs flammes

sur les révolutions et les orbites changent tremblent

ellipses inachevées paraboles ouvertes vers le Sens 

c'est la première faim  la première soif  la première chanson

c'est pourquoi le poème d'amour est l'art des mammifères

l'art nécessaire et impossible d'être en péril toujours natal

la bouche sur les seins débordant la peau

l'indéfini singulier de la nuit créatrice la nuit rebelle

la nuit qui coule de ma source

dangereusement la création est cette fureur qui domine le temps 

et les mammifères produisent de la chaleur

(j'ai une théorie sur les nuages bas où 

des phénomènes thermodynamiques fort étranges 

j'ai des hypothèses tourmentées et extatiques sur les vols

entre les nuages bas et les eaux courantes du Désir, peut-être Ignorance:

Premier axiome : l'anxiété des mammifères attire les nuages

Second et dernier axiome : les lèvres des mammifères libèrent du plasme

plasme primordial ici seuil entre matière fluide et chair-vapeur)

(Si je savais, si j'avais su, combien la température monte

et combien la température altère le Sens

ma chair en vapeur, alors peut-être notre rythme de danse serait

nudité sacrée de lave coulant de notre source)

  

(l'infini anxieux surviendra au coeur ouvert des mammifères

un nouvel Instant brisera le diamant du code-croyance-vérité

un nouvel Instant crucial de désordre : l'art de naître la nuit)