Wednesday, January 16, 2008

Le personnage inenarrable de l'Amant de Sophia


Rien qu'une tente au milieu des montagnes entre l'hiver et le printemps.
Rien qu'une terre promise inscrite dans tous les muscles.
Il fait noir. Confusion. Une sorte de pluie sur le visage. Un glissement interne.
Une chute, ou presque: Je t'aime, je t'aimerai: mon amour, c'est mon temps.
La narration gesticule doucement en silence. Cela fait trembler quelque chose, disons le monde.
Ce sont des caresses en l'air: le tissu d'une histoire.
La parole avance et reflue, obscure, juste une voyelle, qui se prolonge en chant. Une exclamation en chair et en os. Temps des roses. Il sera toujours le temps des roses quelque part. M'aimes-tu encore? La bouche s'emplit de sable chaud. Serait-ce possible? Mangeons des roses et des livres. Oublions le reste.
Les mains plongent dans les mains. Que cherchent-elles toutes vides? Outre le toucher, rien. Comme si. Donner naissance ou presque. Vouloir une danse natale. Pour toujours. Sur les toits de l'amour.
Comme si l'heure de la fin ou de l'origine sonnait, je chanterai les voyelles de ton Nom. Cantiques des cantiques.
J'aime Sophia et je pleure pour l'impossible: elle me fait souffrir au milieu des textes. Elle me nourrit d'abandon. Je lui donne mon sang vierge, je lui ouvre mes veines et elle me rend la blancheur des pages futures. Je cherche refuge dans les marges des textes, soleil brutal.
Je cherche un corps, un port, une demeure. Tremblement de terre dans ma philosophie. Les textes me traversent, je fixe les marges blanches, mes yeux explosent. Il est Printemps dans les entrelignes. Le verbe aimer m'efface la peau.
Je m'expliquerai davantage plus tard, Sophia,
la nuit, le matin,
toujours par des gestes.

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