Saturday, January 18, 2025

Géocentrisme : ma poitrine jusqu'au sol


 Je commencerai aujourd'hui l'âge d'aimer plus charnellement 
cette terre  ce feu  cet air  cette eau  leur souffle  leur effort de souffle

je descendrai ma poitrine jusqu'au sol
comme si descendre était l'arc le plus vrai d'une poitrine en janvier

(c'est encore janvier aujourd'hui  ce sera janvier demain
encore comme si le début du cercle connaissait toutes les lignes rouges)

J'aimerai plus charnellement le temps 
les douleurs du temps  les scorpions du temps  les cierges du temps
poitrine sur poitrine flamme sur flamme les corps entiers 
une immense caresse comme si nous ouvrions des ailes 
malgré les tourbillons  grâce aux tourbillons

J'inventerai l'urgence d'un amour fou plus charnel : maintenant 
Car il n'est plus temps de s'égarer dans la tendresse de l'imagination
Il est temps de l'éclair : maintenant

la chair vivante de l'éclair nous appelle au vol
malgré les dangers  grâce aux dangers
surtout le danger de vie et de mort
qui se lève pendant la longue nuit dubitative où le ciel explose
nuit de libération   attente   solitude

Il est grand temps d'inventer l'écriture la plus charnelle 
malgré les décombres  grâce aux décombres

Il y a le matin le midi le soir la neige la brûlure : la peau accepte les contraires
les affections contraires à l'infini 
la naissance de chaque visage s'oppose à la domination des cicatrices d'après guerre

je clame du désert et de l'orage et de la crue
je suis la clameur qui répète le dessin du nombril décousu : plaie ou chanson
Poésie très rare des lèvres de la mère
tandis que le chemin devient maison 
 
la chair librement nue apparaît comme si les dunes devenaient du vent ou 
de l'or à la surface de la mémoire où nuls dieux ne reposent plus
à l'intérieur de nous : la nudité  la plénitude de nudité  conquiert la Divinité
   
la nudité de la poitrine s'accomplit et s'accomplira à l'infini

Il est temps de perdre le Silence bouche dans la bouche

une aube de soif et de faim plus jeunes que ce temps très humide au début du centre
une aube de soif et de faim déchire le visage 
interroge le nombril mon signe qui signifie venir d'ailleurs

ma soif ma faim touchent le temps vierge si temps il y a
si une aube il y aura comme si une poitrine pouvait Tout créer autour d'ailleurs
sans aucune science nouvelle que celle du déluge lentement remplissant le lac de terreur 
comme si une chanson
parvenait à la Poésie de la Fuite nocturne

J'aimerai la chair de la Chance
d'infinis hémisphères liquides ici il y a
ils expliquent comment aller dehors dans la Plénitude et revenir autour
du vide  peut-être suite de la bouche
  
il y a aussi du sable doux et du sable acide acide sur 
la poitrine ouvertement
le sable tombe de la chanson qui brûle à midi plus que la caresse
plus charnellement que toute caresse de la Main Promise 

j'espère ton courage sur ma poitrine
inquiète poitrine d'attention

l'Âge la plus charnelle commencera comme si la poitrine pouvait descendre
jusqu'au sol
  
notre sol de la première argile

les mains rouges sur les ventres rouges souffleront vers 
midi l'heure d'évidence 
l'heure de Soleil ou de Sommet

ma poitrine va jusqu'au sol
maintenant
poitrine sur ou contre l'Altération
une poitrine sur une autre poitrine
une seule respiration-source-séisme processus de chair

une seule poitrine en ce monde
notre poitrine de communion et d'aventure
notre poitrine mûrira suivant notre source de respiration 

ici la poitrine devine déjà le rythme de l'approche 
terre  feu  air  eau
les éléments les plus charnels appellent d'ailleurs de l'étranger
agitent le poème de Sophie au bord du précipice durant le souffle
de la Main Promise
 survenant de l'intérieur

Notre Eros Géologique nous rajeunit : il nous faudra un Chaos d'Eros 
beaucoup plus vaste que Mystère il nous faudra
aimer la chair de la forêt comme si la nudité de l'arbre était 
la Vérité tactile de l'Inconnue  et sous-jacente et surplombante  
il nous faudra apaiser notre fièvre de course et d'accélération
attaquer les axiomes à combustion dans les moteurs des machines

il nous faudra dès le début la folie la plus géocentrique
il nous faudra donner notre coeur à l'enfant : Eros de Pangéa

Ma poitrine descend jusqu'au sol

l'extase de cette descente commence noire
avant l'aube et ne cesse de commencer
autre soir  autre matin autre saison autre paradis plus charnel que nos utérus et 
leurs vibrations : Chaos de Joie  ce soir  ce matin
autre soir  autre matin 

Notre poitrine touche le sol
Notre nombril rouvre le fleuve de la Mère-Sophia 
à venir

1 comment:

Fátima Gysin said...

Merveilleux