Je commencerai aujourd'hui l'âge d'aimer plus charnellement
cette terre ce feu cet air cette eau leur souffle leur effort de souffle
je descendrai ma poitrine jusqu'au sol
comme si descendre était l'arc le plus vrai d'une poitrine en janvier
(c'est encore janvier aujourd'hui ce sera janvier demain
encore comme si le début du cercle connaissait toutes les lignes rouges)
J'aimerai plus charnellement le temps
les douleurs du temps les scorpions du temps les cierges du temps
poitrine sur poitrine flamme sur flamme les corps entiers
une immense caresse comme si nous ouvrions des ailes
malgré les tourbillons grâce aux tourbillons
J'inventerai l'urgence d'un amour fou plus charnel : maintenant
Car il n'est plus temps de s'égarer dans la tendresse de l'imagination
Il est temps de l'éclair : maintenant
la chair vivante de l'éclair nous appelle au vol
malgré les dangers grâce aux dangers
surtout le danger de vie et de mort
qui se lève pendant la longue nuit dubitative où le ciel explose
nuit de libération attente solitude
Il est grand temps d'inventer l'écriture la plus charnelle
malgré les décombres grâce aux décombres
Il y a le matin le midi le soir la neige la brûlure : la peau accepte les contraires
les affections contraires à l'infini
la naissance de chaque visage s'oppose à la domination des cicatrices d'après guerre
je clame du désert et de l'orage et de la crue
je suis la clameur qui répète le dessin du nombril décousu : plaie ou chanson
Poésie très rare des lèvres de la mère
tandis que le chemin devient maison
la chair librement nue apparaît comme si les dunes devenaient du vent ou
de l'or à la surface de la mémoire où nuls dieux ne reposent plus
à l'intérieur de nous : la nudité la plénitude de nudité conquiert la Divinité
la nudité de la poitrine s'accomplit et s'accomplira à l'infini
Il est temps de perdre le Silence bouche dans la bouche
une aube de soif et de faim plus jeunes que ce temps très humide au début du centre
une aube de soif et de faim déchire le visage
interroge le nombril mon signe qui signifie venir d'ailleurs
ma soif ma faim touchent le temps vierge si temps il y a
si une aube il y aura comme si une poitrine pouvait Tout créer autour d'ailleurs
sans aucune science nouvelle que celle du déluge lentement remplissant le lac de terreur
comme si une chanson
parvenait à la Poésie de la Fuite nocturne
J'aimerai la chair de la Chance
d'infinis hémisphères liquides ici il y a
ils expliquent comment aller dehors dans la Plénitude et revenir autour
du vide peut-être suite de la bouche
il y a aussi du sable doux et du sable acide acide sur
la poitrine ouvertement
le sable tombe de la chanson qui brûle à midi plus que la caresse
plus charnellement que toute caresse de la Main Promise
j'espère ton courage sur ma poitrine
inquiète poitrine d'attention
l'Âge la plus charnelle commencera comme si la poitrine pouvait descendre
jusqu'au sol
notre sol de la première argile
les mains rouges sur les ventres rouges souffleront vers
midi l'heure d'évidence
l'heure de Soleil ou de Sommet
ma poitrine va jusqu'au sol
maintenant
poitrine sur ou contre l'Altération
une poitrine sur une autre poitrine
une seule respiration-source-séisme processus de chair
une seule poitrine en ce monde
notre poitrine de communion et d'aventure
notre poitrine mûrira suivant notre source de respiration
ici la poitrine devine déjà le rythme de l'approche
terre feu air eau
les éléments les plus charnels appellent d'ailleurs de l'étranger
agitent le poème de Sophie au bord du précipice durant le souffle
de la Main Promise
survenant de l'intérieur
Notre Eros Géologique nous rajeunit : il nous faudra un Chaos d'Eros
beaucoup plus vaste que Mystère il nous faudra
aimer la chair de la forêt comme si la nudité de l'arbre était
la Vérité tactile de l'Inconnue et sous-jacente et surplombante
il nous faudra apaiser notre fièvre de course et d'accélération
attaquer les axiomes à combustion dans les moteurs des machines
il nous faudra dès le début la folie la plus géocentrique
il nous faudra donner notre coeur à l'enfant : Eros de Pangéa
Ma poitrine descend jusqu'au sol
l'extase de cette descente commence noire
avant l'aube et ne cesse de commencer
autre soir autre matin autre saison autre paradis plus charnel que nos utérus et
leurs vibrations : Chaos de Joie ce soir ce matin
autre soir autre matin
Notre poitrine touche le sol
Notre nombril rouvre le fleuve de la Mère-Sophia
à venir
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Merveilleux
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