Sunday, February 3, 2008

Plus fort que l'abîme et que la mort


Procurei-te todo o dia
Encontrei-te toda a noite

« Où est-allé mon Amour?
Je l'ai cherché,
Je ne l'ai pas trouvé. »

L'infinité des langues doit se résoudre dans l'infinité de l'amour.
« Je t'aime! » Celle-ci devrait être notre langue maternelle.
« Je t'aime! » C'est la poésie de la poésie ou la chair vivante de nos voix qui plongent dans le silence des promesses absolues. Notre désir emplit le temps suivant la narrativité la plus primordiale : celle qui scande le rythme de la lumière traversant l’espace, celle qui relie un soleil à un autre soleil.
Deux anges, figures visibles du temps, surgissent lors des instants décisifs, des instants seuils. Ils indiquent et ouvrent les portes. Ils annoncent et accompagnent les événements majeurs, les sommets les plus aigus dans le paysage du temps: l'aube du premier baiser, l’éclat du premier toucher, la nuit du premier départ, la renaissance de tous les gestes possibles – réinvention perpétuelle du soleil. Ce n’est pas l’éternel retour du même, mais le permanent souci de mourir parfaitement pour l'Amour. Je pose ma bouche sur tes plaies. Je t'offre mes muscles nus, mon sang équestre, mes yeux pénétrants. Tout est pour toi.

« L’amant entre par toutes les fenêtres ouvertes. Il frappe, frappe, frappe… »

L’Amour s'exprime dans la réfraction de la voix et du corps d’une femme qui rit et qui pleure.
Rire et pleurer, c'est un jeu de miroirs intérieurs où notre esprit se perd et se retrouve comme une respiration qui se brise et se refait à chaque instant.
Un pathos retenu mais profond accède incessamment au geste. Embrasse-moi! Donne-moi tes mains!
Ainsi l’Amour s’avère-t-il fiévreux, délirant, à la recherche de l’origine pure, de la Source.
J'ai tellement de soif! Ouvre-moi ta Source.

« Je t'appartiens pour toujours! »

« Impose-moi comme un sceau sur ton cœur… »

Tout amant se dédouble et se déclare guerre à soi-même, jusqu’à ce que la folie l’assomme absolument.
La nuit brûle comme un visage qui se transfigure devant le soleil…

« Garde ton silence, embrasse-moi… »

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